Contexte
Les anticorps bispécifiques ciblant l'antigène de maturation des lymphocytes B (BCMA) ont amélioré la prise en charge du myélome multiple en rechute/réfractaire (RRMM), mais les données permettant de les comparer entre eux font encore défaut.
Méthodologie
Une comparaison indirecte ajustée par appariement (unanchored matching-adjusted indirect comparison, MAIC) a été réalisée entre le médicament linvoseltamab et le médicament teclistamab, chez des patients atteints de RRMM exposés à trois classes de traitements (triple-class exposed, TCE). Cette analyse s’appuie, d’une part, sur des données au niveau patient issues de l’étude LINKER-MM1 (117 patients traités par linvoseltamab 200 mg ; date limite de collecte des données : janvier 2024 ; durée médiane de suivi (mFU) de 14,3 mois) et, d’autre part, sur des données agrégées de l'étude MajesTEC-1 (165 patients traités par teclistamab 1,5 mg/kg ; date limite de collecte des données : février 2022 ; mFU de 14,1 mois). Dix patients ayant reçu auparavant un conjugué anticorps-médicament ciblant le BCMA ont été exclus afin de respecter les critères d’éligibilité de l’étude MajesTEC-1. Les données des patients de l'étude LINKER-MM1 ont été pondérées pour correspondre à la population de l'étude MajesTEC-1 sur la base de 6 facteurs pronostiques prédéfinis, considérés comme les plus importants par un panel international d'experts en myélome multiple.
Résultats
Après appariement (taille effective de l'échantillon = 83,0), le linvoseltamab a montré, sur la base des rapports de risque (hazard ratios), une survie sans progression de la maladie (PFS), une survie globale (OS) et un délai avant le prochain traitement significativement plus longs (respectivement P = 0,004, P = 0,039 et P = 0,028), ainsi qu'une durée de réponse au traitement numériquement plus longue (P = 0,100), que le teclistamab. Le linvoseltamab a également présenté, sur la base des rapports de cotes (odds ratios), un taux de réponse objective plus élevé que le teclistamab, ainsi que de très bons taux de réponse partielle ou meilleure au traitement, de réponse complète ou meilleure au traitement (≥CR) et de maladie résiduelle minimale négative (seuil de 10-5). Des analyses MAIC supplémentaires, appariant cette fois l’ensemble des facteurs pronostiques disponibles dans les deux essais, ont montré une PFS et une OS significativement plus longues (respectivement P = 0,038 et P = 0,039), un taux de réponse ≥CR significativement plus élevé (P = 0,043) ainsi que des tendances favorables pour l’ensemble des autres critères.
Conclusion
Cette analyse met en évidence une amélioration statistiquement significative de la PFS et de l’OS, ainsi que des résultats meilleurs pour tous les autres critères, en faveur du linvoseltamab par rapport au teclistamab dans le traitement des patients atteints de RRMM TCE.
Notre équipe
Mirko Fillbrunn
M. Fillbrunn est spécialisé dans l'économie de la santé et la recherche sur les résultats (HEOR), la biostatistique et l'épidémiologie. Son expertise comprend le développement stratégique et l'orientation de la mise en œuvre de l'analyse tout au long du cycle de vie des produits, y compris l'analyse des essais cliniques et des données réelles sur les soins de santé telles que les demandes de remboursement d'assurance, les dossiers médicaux électroniques, les dossiers médicaux et les enquêtes. Les contributions de M. Fillbrunn ont éclairé les régulateurs cliniques et les payeurs de soins de santé aux États-Unis et sur les marchés mondiaux. Ses recherches ont été publiées dans plusieurs revues à comité de lecture et présentées lors de conférences cliniques et économiques sur la santé. Avant de rejoindre Analysis Group, M. Fillbrunn était chercheur postdoctoral à la Harvard Medical School et au Massachusetts General Hospital.