Dans le Journal of Competition Law & Economics, le Managing Principal d'Analysis Group Antoine Chapsal, la Vice President Juliette Caminade et Jacob Penglase (Assistant Professor au département d'économie de l'université d'État de San Diego) examinent le regain d'intérêt pour les mesures provisoires et les injonctions préliminaires en tant qu'outils d'application dans les enquêtes antitrust.
Afin d'examiner les risques de sur-application et d'application insuffisante par le biais des mesures provisoires, les auteurs analysent tout d'abord les pratiques et les critères historiques entourant leur utilisation aux États-Unis et en Europe. Ils présentent ensuite un modèle économique des paramètres sous-jacents aux mesures provisoires et proposent que ce modèle soit utilisé pour informer les régulateurs et les adjudicateurs dans leur décision de recourir ou non aux mesures provisoires.
Il est particulièrement important de comprendre les effets économiques des technologies de l'information sur un marché dans le cadre d'enquêtes sur le secteur numérique en évolution rapide, où les effets de réseau peuvent accélérer à la fois la croissance et la disparition des concurrents. Les auteurs concluent en examinant les caractéristiques de l'économie numérique qui sous-tendent le débat renouvelé sur l'utilisation des technologies de l'information dans les enquêtes antitrust.
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Antoine Chapsal
Antoine Chapsal dirige Analysis Group au niveau européen. Il est spécialisé en organisation industrielle empirique et théorique. Il a près de 20 ans d'expérience dans le conseil économique en matière de concurrence, au cours desquels il a participé à de nombreux dossier de concentrations, d'abus de position dominante, de cartels, d'échanges d'informations, d’aide d’Etat, de réglementation et de quantification de dommages. Parmi les exemples les plus importants figurent les fusions Lafarge/Holcim, Fnac/Darty, Veolia/Suez ou encore LVMH/Tiffany, les cartels du fret aérien, des tubes cathodiques et des ascenseurs ou encore les aides liées à la restructuration de Dexia suite à la crise financière de 2008.
Auparavant, il a travaillé au ministère français de l'Économie, ainsi que dans un cabinet américain de conseil en économie de la concurrence. Avant de rejoindre Analysis Group, il était associé fondateur de MAPP, un cabinet de conseil en économie de la concurrence aujourd'hui repris par KPMG.
Il publie régulièrement des articles en économie de la concurrence, portant sur des sujets allant de l'analyse économétrique des ententes à la délimitation géographique des marchés et aux stratégies d'exclusion et de distorsion de concurrence. Il est professeur affilié au département d'économie de Sciences Po et enseigne l’économie industrielle à l’Université Dauphine-PSL et à NYU. Il est membre du CESifo, un réseau de chercheurs en microéconomie théorique et appliquée.